|

Cailloux
aléatoires
|
----------------------------------------
|
Je
les sème au fil de l'eau. Parfois mots, souvent
images, toujours bruts.
|
----------------------------------------
|
[samedi 18 octobre 2003]
Le congrès
(15:09)

[lien
permanent] [posté
par Slo]
|
[jeudi 16 octobre 2003]
L'autre visage
(22:07)

Le moment privilégié de mes sorties hebdomadaires reste
incontestablement celui du petit déjeuner, charnière miraculeuse entre les
aventures du jour passé et celles de celui qui s'annonce.
Au sortir d'une nuit agitée par l'excitation des choses vues,
nous sommes installés, seuls, à l'une des tables de la salle principale du
gîte Iha où nous venons de passer la nuit, sur les terres de la tribu de
Touaourou.

A l'aube d'un temps riche de promesse, j'écoute le bruit incessant de la mer
s'acharnant sur les marches du platier, s'écrasant contre les roches
tendres de la cote, les dévorant tel un ogre incontrôlable,
les sapant par le dessous pour laisser apparaître, dans le vide
surplombant l'écume, les bras désarticulés des racines d'arbres luttant
pour ne pas s'effondrer et s'abîmer dans les flots. Tête encore pleine
des merveilles insoupçonnées du grand sud calédonien, à l'opposée des
clichés océaniens, rarement mises en valeur dans les prospectus
touristiques qui inondent la métropole pour appâter le chaland, j'ai
soif de ce discret visage d'une contrée secrète. Et de
fait, rien ne prépare le voyageur à cet espace au bord du monde.
Grand bien lui en fasse, car la gifle de cette terre dont les livres de
sciences-fictions pourraient s'inspirer pour décrire Mars la rouge
s'ouvrant à la vie, est autrement plus violente que la mollesse
de celle provoquée par la farine blanche
des plages mouillées de l'eau turquoise des lagons.

Ici, le regard ne peut se soustraire à la beauté tragique
d'un monde couleur rouille hanté par les squelettes incalculables des bois de
fer, figés pour l'éternité dans la mort puisque le caprice d'un sombre
destin les a rendu imputrécibles. En quelques endroits, la chlorophylle
encore timide tente de se refaire une place au soleil, là où les incendies se sont
éteints depuis longtemps, là où les saignées laissées par les
prospections anarchiques des massifs miniers sont suffisamment éloignées
pour que la vie naissante ne subisse pas un ravinement dévastateur,
là où l'eau du barrage ne peut monter suffisamment pour les noyer, là
enfin où la main de l'homme, dans un sursaut bien tardif suscité par les regrets,
mais sans remord aucun, tente de réparer les tourments qu'il a lui même provoqué.
J'aime cette terre souffrant dans la dignité. Elle est
à l'image de ce pays et de son histoire. Elle est une douloureuse mise en
abîme du peuple autochtone rencontrant pour la première fois et à ses dépends l'occident.

Ici, dans les massifs du sud où la mer ne se devine que sur les
hauteurs, au pays du bois de fer mort et de la rouille envahissante,
point de cocotiers ou autres palmiers, point de strings exhibant des
fesses de toutes formes et de tous ages aux rayons du soleil, point de
corps alanguis, de coureurs trop tendances sillonnant l'Anse Vata et la
Baie des Citrons en exhibant fièrement sueur des muscles en plein effort, de
talons haut-perchés détachant du sol des
visages empaumadés et décorés jusqu'à l'excès.
Nous sommes loin des manières de Nouméa la blanche,
la riche, l'avare, la fausse cultivée, la branchée attardée.
Elle est comme un greffon dans un monde qui n'a jamais été pensé pour
elle. Trop séductrice pour être honnête, il faut en sortir et vivre le
sud, intensément, pour mieux oser la critiquer.

J'étire le petit déjeuner sans vouloir l'achever.
Hier, c'était Yaté, les chutes de la Madeleine, le repas au bord de la
rivière des lacs, le barrage et sa forêt noyée.

Aujourd'hui, sous un ciel chargé qui promet de dramatiser une ambiance
qui n'en a pas besoin, à l'image d'une diapositive sous-exposée ou d'un
négatif noir et blanc sous filtre rouge, c'est la mission de Touaourou,
les anciennes mines de fer de Goro, puis l'inconnu : port boisé et la route
des forçats, l'improbable chevauchée, dans une ambiance surréaliste,
du col de la Capture, avant de déboucher sur
le terrifiant chantier de l'usine du sud, projet Goro Nickel aussi
fantasmatique et porteur d'espoir qu'il soulève de craintes au sujet du
fragile équilibre du lagon. Enfin, par une piste aménagée pour les
engins de chantier et le personnel ouvrier, ce sera le retour vers une
beauté plus classique : celle de Prony et de sa baie, de son
col et de sa ferme d'éolienne, la traversée du champs de bataille, le
col de Plum, et le retour sur Nouméa.

[lien
permanent] [posté
par Slo]
|
[mardi 14 octobre 2003]
De la démystification
(22:06)

Jusqu'où pousser la démystification de la Nouvelle Calédonie sans sombrer dans la grossière caricature
ou la malhonnêteté intellectuelle.
Ma production visuelle du moment semble laisser sceptique. Jusqu'à ma femme, plutôt conciliante avec mes
expérimentations, qui trouve que je finis par donner une image brestoise de la Grande Terre.
D'un certain coté, j'y vois là motif à excitation : lors de mon retour en Bretagne, donner une image néo calédonienne
de la ville reine du finistère.
Tout un programme.

[lien
permanent] [posté
par Slo]
|
[lundi 13 octobre 2003]
Le conseil des baigneurs
(21:49)

[lien
permanent] [posté
par Slo]
|
---------------------------------------- |
Dernière
publication le samedi 06 décembre 2003 à 13:44 |
|
°
[SOMMAIRE] [MOI]
[A PROPOS]
[AILLEURS]
|