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Je les sème au fil de l'eau. Parfois mots, souvent images, toujours bruts.

[samedi 12 juillet 2003]

Paisible (22:21)

Kuendu Beach Resort Hôtel
La nuit est tombée depuis longtemps déjà sur le jardin de rêve tandis que souffle le vent du sud-est, celui-là même qui protège tant bien que mal Nouméa des fumées incessantes de la froide SLN. Je repense à une discussion entamée dans la journée avec ma femme qui me contait combien le calme et la sérénité ressortaient de mes pensées. Je viens de relire rapidement les quelques billets que j'écris régulièrement depuis ces dernières semaines et me rends compte que jour après jour, j'apprends à donner du temps au temps.

Je mesure l'étendue de ma chance alors que je n'ai à me soucier quotidiennement que de ballons oranges, de claquettes vertes, de tête blonde et de cailloux dans l'eau. J'apprends à jouer jusqu'à m'en faire mal avec des couleurs que j'ai toujours ignorées, je change une couche aussi rapidement qu'une nourrice diplômée, me laisse aller à de nobles pensées tout en sachant que rien - sauf moi peut être, par faiblesse - ne pourra m'empêcher de les mettre en application, goûte à la pluie sans tâcher de m'en protéger derrière un éternel parapluie, me lève presqu'en même temps que le soleil, lit en un mois plus de livres qu'en toute une année et n'allume jamais la télévision. J'avoue que la perspective de reprendre bientôt un nouveau travail sur le territoire me fait craindre chaque jour d'avantage de retomber dans d'anciens travers et fais voeu ici-même de préserver tout ce que j'ai construit patiemment et paisiblement.

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[vendredi 11 juillet 2003]

Nouville (Partie II) (22:57)

[S U I T E]

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[jeudi 10 juillet 2003]

S'installer (13:04)

Kuendu Beach Resort Hôtel
Je sens une impatience mal contenue courir tout au long de mon corps. Cette frénésie jour après jour plus envahissante et parfois totalement paralysante vient du désir absolu d'enfin m'installer, de quitter ce petit coin de paradis qui m'accueille provisoirement, certes fort plaisamment, mais qui empêche mon esprit de se libérer pour qu'enfin il puisse s'enfoncer au plus profond de ce territoire tout à découvrir. L'anse du Kuendu n'est qu'un lieu de passage et je sais que tant que je n'aurai pas enfin poser mes valises définitivement, je me sentirai sur le caillou plus étranger encore que je ne le suis réellement. Ce n'est pas tant le confort matériel qui me manque ici, dans cet hôtel charmant qui m'a tant séduit lors de mon arrivée, mais un véritable espace que je pourrais faire mien avant de m'ouvrir sur le monde qui m'entoure : quitter Nouméa, fuir cette ville qui sait séduire jusqu'à l'étouffement, se débarrasser provisoirement de cette européanisation dans laquelle je me suis engluée, pour enfin respirer d'autres histoires, d'autres regards, d'autres voix. Et puis chaque fois viendra le temps du retour dans ce lieu qui sera mien afin d'y digérer les richesses de ces expériences nouvellement accumulées.

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[mercredi 09 juillet 2003]

Nouméa (Partie VI) (22:06)

[S U I T E]

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[mardi 08 juillet 2003]

S.L.N (Partie II) (21:55)

[S U I T E]

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[lundi 07 juillet 2003]

Apprentissage (14:27)

L'apprentissage de la propreté chez un enfant passe par des épisodes peux gorieux pour ce dernier, encore qu'il ait la chance de ne pas en garder souvenir. Mais les parents n'échappent pas non plus durant cette période à quelques épisodes peu ragoûtants qui ne laissent pas seulement des traces dans les esprits. Le papa début que je suis et resterai sans doûte toujours vient d'en faire l'expérience enrichissante.
J'avais fier allure en me rendant à la plage, serviette autour du cou, tête blonde sous casquette grise dans une main, l'indispensable sac de plage avec seau, pelle, rateau, moule en forme de coquillage stylisé et tamis en plastique jaune bon marché dans l'autre. Sur le chemin du retour, le style était pourtant tout autre et je ne cessais de me maudire d'avoir laissé ma progéniture libre dans son ravissant short de bain, tandis que la bambin, conscient d'avoir agi avec légèreté, ne cessait de vouloir se coller à moi pour se faire pardonner malgré mes efforts véhéments pour tâcher de limiter les dégats et de conserver un peu de propreté, à défaut de dignité. Une demi-heure de plage qui se soldent par une heure de nettoyage énergique dont je me serais fort bien passé. Et lorsqu'en pleine séance le petit bout d'homme se met à pousser héroïquement la chansonnette à coup de pin pon hauts perchés tandis que je lui passe le jet, il n'est pas très simple de lui expliquer qu'il y a un incendie bien plus urgent à éteindre que celui sorit de son imagination en pleine évolution.

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[dimanche 06 juillet 2003]

Tina sur mer (14:17)

J'ai un goût désagréable dans la bouche qui semble ne pas vouloir passer même en l'écrivant. Tina sur mer, ville nouvelle à quelques kilomètres de Nouméa et semble-t-il récente coqueluche des agens immobilières, en est la responsable. Les lotissements flambant neufs ou encore en construction qui la composent gâchent un site probablement de toute beauté mais ce n'est de mon point de vue pas le grave. La cause de mon malaise est moins écologique que politique ou humaniste : l'extrémité de la presqu'île sur laquelle repose Tina est protégée par une immense barrière qui en réglémente le seul accès terrestre et le groupe de maisons ainsi isolées prend l'aspect d'un véritable camps retranché. Il ne manquerait plus que les mirradors et les hommes en uniforme faisant les cent pas avec leur chein pour parachever ce sinistre tableau. Et, transipirant des grillages, des murs, de la terre et de la mer, j'ai l'impression de pouvoir y lire en gigantesques caractères : ICI, RESERVE AUX BLANCS !

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Fenêtre aléatoire