Cailloux aléatoires

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Je les sème au fil de l'eau. Parfois mots, souvent images, toujours bruts.

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[samedi 21 juin 2003]

Jardin (20:55)

[S U I T E]

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[vendredi 20 juin 2003]

Nouméa (Partie III) (16:24)

[S U I T E]

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[jeudi 19 juin 2003]

L'oeil assiégé (15:53)

Kuendu Beach Resort Hotel
Durant ces dernières années, cinq ou six je ne sais plus exactement, j'ai désappris la couleur. Plus qu'une simple mise à l'écart contrainte du rouge, du vert ou du bleu, c'est à la suppression d'une gène inconsciente mais véritable que je me suis attelé. Dans mes notes autobiographiques entamées lors de mon arrivée sur le territoire et que je me refuse à considérer comme de la photographie, en tous les cas comme ma photographie, je n'ai pas encore pratiqué le noir et blanc. Et pour me venger de toutes ces couleurs accueillantes qui m'entourent depuis trois semaines, je m'échine à les maltraiter, à les faire crier, jurer. Je ne veux pas qu'elles flattent l'oeil mais qu'elles l'agressent, qu'elles saturent l'image pour la vider de son contenu. C'est le seul artifice que j'ai trouvé pour pouvoir les regarder, pour pouvoir les supporter. Quelque part dans le port de Nouville, dans une caisse que j'espère en sécurité, m'attendent chimies et papiers monochromes, optiques et agrandisseur. Et dans mes sacs entreposés soigneusement à l'hôtel, dorment le Blad et le Leica, attendant que je le réveille en faisant jouer leur mécanique douce et onctueuse une fois que je serai enfin installé. Alors seulement je pourrai m'atteler à ces visages que je fuis depuis mon arrivée, sortir de la trop urbaine et moderne Nouméa pour redonner un peu d'humanité et d'authenticité à mon regard, oubliant les toits de la ville pour l'expression d'un enfant.

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[mercredi 18 juin 2003]

Baie des citrons (Partie II) (23:06)

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[mardi 17 juin 2003]

Fort Tereka (14:30)

La roue ne cesse de virevolter sur le chemin torturé, de brusques changements de direction me mettant parfois dans une situation délicate. De nombreuses fois, une pierre traitrement posé là par une nature joueuse bloque le véhicule soudainement, menaçant de renverser son fragile équipage. Je ne sais plus vraiment si c'est moi qui maitrise l'engin ou si celui-ci se contente de suivre les aspérités folles de la piste, souffrant dans les trous profonds et encore humides de la nuit malgré le beau temps revenu, s'engouffrant dans des ravines dessinant des rails anarchiques. La pente est raide, je transpire abondamment et respire bruyamment, maudissant ce soleil abrutissant du début de matinée, soulagé lorsqu'un nuage modeste vient me protéger des rayons brûlants pour un trop bref instant pourtant. Quelques derniers tours de roues et me voila enfin au sommet, crachant mes poumons mais fier de mon premier exploit sur le territoire. Je lâche enfin mes deux mains crispées durant toute l'ascension de la poussette que j'ai tant souffert à mener jusqu'à Fort Tereka, chaussé de simples claquettes achetées la veille et pas encore faites à mes pieds. L'aventure vient de commencer ... modestement.

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[lundi 16 juin 2003]

Nouville (21:02)